La grotte est un milieu naturel, complexe et fragile.
Les figures préhistoriques sont parvenues jusqu’à nous grâce à des conditions de conservation exceptionnelles. Après leur découverte et les aménagements, les visites peuvent les compromettre. La surveillance continue des parois peintes et du microclimat de la grotte s’effectue donc avec la plus grande vigilance.
Protéger les peintures, c’est protéger les parois.
La conservation des œuvres est étroitement liée à l’état de la paroi rocheuse qui peut se dégrader : s’assécher, être lessivée par un écoulement d’eau ou bien se recouvrir de calcite. C’est aussi le point de contact entre l’air et la roche, une zone sensible aux perturbations (condensation, développement de mousses, d’algues…). Pour préserver les peintures, il faut maintenir le climat naturel de la grotte, protéger l’environnement souterrain mais aussi préserver l’environnement naturel à l’extérieur de la grotte.
Un équilibre subtil entre confinement souterrain et échanges avec l’extérieur
La grotte du Pech Merle, comme la plupart des grottes ornées du Quercy, est une cavité naturelle dans un massif calcaire. Elle est connectée à un réseau de fissures ouvertes où circulent l’eau et l’air. Cet échange lent mais permanent avec la surface est un élément essentiel pour le maintien du microclimat de la grotte. D’autre part, l’activité de l’homme à la surface doit être mesurée et étudiée pour éviter tout impact répercuté dans le sous sol. Ainsi détourner l’écoulement de l’eau de pluie pourrait provoquer dans certains cas l’assèchement, ou au contraire une augmentation d’humidité, dans une portion de la cavité.
La grotte du Pech Merle s’étend sur plus de 1,5 km. C’est l’une des grottes les plus profondes de la région. Le grand volume des galeries et l’importante masse rocheuse qui l’enveloppe, donnent à la cavité une inertie thermique qui lui permet d’absorber l’impact de certaines variations climatiques. La régulation naturelle et le volume de la cavité sont les facteurs essentiels de la stabilité de la grotte du Pech Merle. Cependant cet équilibre naturel est fragile et doit être préservé.
Une grotte sous surveillance
A la fin des années 70, les premières études climatiques de la grotte sont menées. Ces données permettent de mieux comprendre le cycle naturel de la grotte et d’identifier l’état de stabilité du site. Sur ces bases, les visites sont limitées à partir de 1985 à 700 personnes par jour, par groupe de 25 personnes maximum, pour une visite de 50 minutes.
Depuis le début des années 1990 une surveillance environnementale continue est menée à la demande du ministère de la Culture. Les capteurs installés dans la salle des peintures mesurent en permanence la température de l’air et des parois, le taux d’humidité relative et la concentration en gaz carbonique. Cette surveillance permet de définir les seuils qui garantissent la stabilité physique des parois et donne des éléments pour évaluer l’impact de la fréquentation du public et la régulation naturelle de la grotte. Observant une légère augmentation de la température de la cavité, la durée des visites est réduite à 43 mn depuis 2017.